戴, 仁
L’ imprimerie chinoise s’est-elle transmise en Occident ?
L’histoire du livre chinois naît dans les premières années du 20e siècle, avec les travaux fondateurs de Ye Dehui (Shulin qinghua, Propos purs sur la forêt des livres, préface de 1911) et de Shimada Kan (Kobun kyûsho kô, Etudes sur les livres anciens, 1905). Cette histoire se confond en réalité, et cela jusqu’à une période récente, avec une histoire des techniques de l’imprimerie chinoise, imprimerie par planches de bois gravées (xylographie), ainsi que par caractères mobiles de plusieurs matériaux (typographie). Cette direction est illustrée par l’ouvrage de Sun Yuxiu, Zhongguo tiaobanyuanhu kao ( Etude sur le développement de l’imprimerie en Chine, 1916), et même par celui de Thomas F. Carter, The invention of pnnting in China and its spread westirard (1925, réimpr. 1931, rééd. 1955) [ill. 1], Jusqu’à une période récente, l’approche n’a pas vraiment changé. Les spécialistes ont surtout concentré leur intérêt sur les techniques de reproduction et, parfois, sur les mérites respectifs des procédés extrême-orientaux et européens. Ce n’est que depuis quelques années qu’une nouvelle tendance se fait jour, qui traite d’une histoire du livre plus étendue et prend en compte le monde de l’édition. Depuis peu, sous l’influence de l’école française d’histoire du livre, représentée notamment par son fondateur, Henri-Jean Martin, et par Roger Chartier, les sinologues américains ont commencé de cultiver ce vaste champ de l’histoire du livre chinois, de sa production comme de ses usages.