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Épaves, archéologie sous-marine et histoire de l’architecture navale
C’est en 1925 que le philologue et archéologue français Salomon Reinach (1858-1932), ancien directeur du musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, écrivit ces lignes révélatrices de la fascination exercée sur ce scientifique par la Méditerranée et son patrimoine archéologique sous-marin. Si elles gardent, quatre-vingt trois ans après avoir été rédigées, toute leur force évocatrice, il est certain, en revanche, qu’elles ne traduisent plus les réalités de la recherche actuelle, que celle-ci concerne la Méditerranée, l’Atlantique, le Pacifique, l’Océan Indien ou encore les Mers de Chine. En effet, les fonds sous-marins sont désormais facilement accessibles grâce aux progrès de la plongée autonome à l’air. En outre, les profondeurs d’intervention sont de plus en plus importantes (60 m est la limite des plongées professionnelles scientifiques à l’air dans le cadre de la législation française) avec le recours aux mélanges gazeux tels que le Trimix ou le Nitrox et, pour les très grandes profondeurs, avec l’utilisation d’engins sous-marins. De plus, le patrimoine archéologique sous-marin et subaquatique — celui des fleuves et des lacs — n’est pas seulement constitué par les épaves de l’Antiquité. Les vestiges d’aménagements portuaires, les sites de mouillage, les dépotoirs représentent d’autres éléments tout aussi significatifs de ce patrimoine immergé. S’agissant des épaves, ce ne sont pas seulement celles de l’Antiquité qui sont désormais fouillées et étudiées, mais également celles du Moyen Age et de l’époque moderne. [...]