Histoire, archéologie et société - conférences académiques franco-chinoises
Since 1997, a program of lectures of the Beijing Centre of the Ecole française d’Extrême-Orient (EFEO) entitled Histoire, archéologie, société – conférences académiques franco-chinoises has offered an occasion for various Chinese and European (especially French) scholars to present their research results to the Beijing academic audience in a wide range of disciplines, such as archaeology, social and cultural history, anthropology and culture heritage studies. Delivered in different academic institutions (such as Peking University, Tsinghua University, Renmin University, various institutes of the Chinese Academy of Social Sciences, and the Institute for the History of Natural Science of the Chinese Academy of Sciences, etc.), the talks have then been published in bilingual booklets, resulting in a series of 14 volumes to the present day. In the framework of the new European Research Centre for Chinese Studies (ERCCS) constituted by the collaboration of the EFEO Beijing Centre and the Beijing Branch Office of the Max Weber Foundation, the above-mentioned series has now been renamed History, Archaeology, Society – Euro-Chinese Academic Lectures. By publishing in a bilingual form various academic lectures given before a Chinese audience on a wide range of topics, this series intends to reflect the vitality of international scholarly discussion in China today, as well as the most recent accomplishments of research in the humanities and social sciences.
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Un chapitre de l’histoire des mathématiques en Chine réexaminé: La procédure «de l’excédent et du déficit», le Livre sur les calculs mathématiques et les Chroniques du miroir d’Occident
La procédure «de l’excédent et du déficit» constitue une importante étape dans le domaine des mathématiques en Chine. Les récentes recherches montrent que bien avant l’achèvement des Neuf chapitres sur les procédures mathématiques (ca. début de notre ère), les mathématiciens avaient déjà une connaissance presque parfaite de cette méthode de calcul. La découverte à Zhangjiashan (Jiangling, Hubei) d’un ouvrage rédigé sur fiches en bambou datant des Han, le Livre sur les calculs mathématiques, en a apporté une ultime confirmation. Au Moyen Age, cette procédure avait été transmise en Europe par l’intermédiaire du monde arabe, pour y devenir durant la Renaissance une méthode universellement utilisée pour la résolution des calculs arithmétiques. Au XVIe siècle, elle retournait à son point d’origine, présentée dans les livres mathématiques apportés par les jésuites en Chiné. L’analyse de l’historique de sa transmission nous servira de fil conducteur afin de montrer la complexité du processus de propagation des connaissances scientifiques dans des mondes culturels différents et l’indispensable complémentarité des sources pour la recherche en histoire des sciences.
Entre routine bureaucratique et passion du métier sur la pratique médicolégale en Chine à l’époque des Qing
Comme tant d’autres choses en Chine, la médecine légale peut se prévaloir d’une très longue histoire. Certains documents administratifs découverts dans des tombes révèlent que les fonctionnaires locaux du début de l’ère impériale, sous les dynasties des Qin (221-206 av. J.-C.) et des Han (206 av. J.-C.-220 ap. J.-C.), pratiquaient déjà l’examen systématique des victimes d’homicides ou des personnes mortes dans des circonstances peu claires dans le but de déterminer les causes exactes du décès. A vrai dire nous en savons assez peu sur les principes, les techniques et les règlements qui régissaient la médecine légale en Chine à cette époque, et de même pendant les siècles suivants, ce qu’on est convenu d’appeler l’époque médiévale. En revanche la situation change du tout au tout avec la dynastie des Song (960-1269). Il est clair alors que la pratique médicolégale a atteint un niveau élevé de sophistication ; et si on peut l’affirmer, c’est sur la foi du premier manuel de médecine légale qui nous ait été conservé, le Xiyuan jilu (« Textes réunis pour laver les injustices »). Song Ci (1186-1249), son auteur, était un fonctionnaire judiciaire de la fin des Song du Sud, et la préface qu’il a donnée à son oeuvre date de 1247. Comme l’indique son titre, et comme le confirme sa préface, le Xiyuan jilu tirait une partie de sa substance de textes plus anciens, aujourd’hui perdus. On considère en général que la procédure suivie pour les autopsies à l’époque des Qing, qui nous concernera ici, tout comme les formulaires et les diagrammes utilisés pour rendre compte des observations faites, remontent à l’époque des Song du Nord (960-1127) et ont été mis au point sous les Song du Sud. [...]
Le défunt de la grande tombe celtique de Hochdorf : du chef de famille aristocratique au roi bienheureux
La première phase historique de développement du monde celtique, ou période de Hallstatt (800-450 avant notre ère), est marquée, en Allemagne du Sud et en France de l’Est, par deux phénomènes simultanés : d’une part la montée en puissance d’un milieu aristocratique prospère dont les membres sont enterrés dans des tertres funéraires toujours plus grands avec des ensembles d’objets toujours plus riches ; d’autre part l’accroissement des échanges avec les cultures méditerranéennes - grecque, étrusque et nord-italiques. Les objets importés sont liés surtout à la culture du symposion grec, le banquet dans lequel la consommation du vin prend une signification à la fois festive, politique et religieuse. Au VIe siècle avant notre ère, de grands centres contrôlés par des familles aristocratiques puissantes se développent. Il peut s’agir de véritables villes, comme celle de la Heuneburg dans la haute vallée du Danube. Sur ce site, les nouvelles fouilles ont montré que l’habitat ne se limitait pas à la ville haute, que l’on connaissait depuis longtemps, mais comportait aussi une ville basse, qui s’étendait sur environ 80 hectares et avait une organisation régulière. Cette véritable ville, la plus ancienne connue au nord des Alpes, disposait d’un territoire agricole qui était partagé entre un petit nombre de grands lignages aristocratiques. Les membres les plus importants de ces groupes étaient enterrés dans de très grands tertres funéraires dispersés dans le territoire.Les institutions politiques de ces premiers grands centres celtiques sont mal connues. Il s’agissait sans doute d’un système tribal complexe dans lequel la charge suprême n’était pas héréditaire, mais plutôt élective, à l’intérieur du groupe restreint des grands chefs de lignages.
Image et rituel dans la peinture funéraire de Poseidonia-Paestum au IVe siècle av J.-C.
Le site de Poseidonia-Paestum en Italie méridionale a livré un ensemble de peintures funéraires, datées entre le début du Ve siècle et les premières décennies du IIIe siècle av. J.-C., qui offre un témoignage exceptionnel sur les coutumes et les croyances de ses habitants. La cité est fondée, vers 600 av. J.-C., à la frontière avec le monde étrusque et campanien, par des colons venus de Sybaris en Calabre et passe sous l’hégémonie de groupes italiques, les Lucaniens, dans le dernier tiers du Ve siècle av. J.-C. C’est une manifestation d’un phénomène plus général qui frappe d’autres cités grecques, comme Cumes, ou étrusques, comme Capoue, et que les sources grecques décrivent en termes de « barbarisation ». Nous avons conservé, à propos de Poseidonia, un passage du philosophe pythagoricien de la fin du IVe siècle, Aristoxène de Tarente. [...]
Histoire orale de la ville de Pékin
J’ai entrepris à titre expérimental d’utiliser les méthodes de l’histoire orale pour faire revivre les cent dernières années de Pékin. J’ai choisi de traiter le sujet de mon propre point de vue, c’est-à-dire à partir de mon expérience et mon histoire personnelle. Bien sûr, pour comprendre l’histoire d’une ville aussi riche, il faudrait non seulement s’appuyer sur des centaines d’entretiens et, en plus, compulser un grand nombre de documents afin de croiser les sources écrites et la mémoire orale. C’est dans cette direction que je m’efforce d’aller. Les questions théoriques relatives à l’histoire orale et sa méthode sont en Chine dans leur première phase d’élaboration. Les recherches en Occident, et en particulier en France, sont probablement beaucoup plus avancées. Ces dernières années, les travaux sur l’histoire de la ville de Pékin ont surtout été le fait d’historiens géographes intéressés à l’urbanisme ; d’autres publications, très nombreuses, appartiennent davantage à la vulgarisation et n’entrent pas dans le domaine scientifique. D’une façon générale, les recherches sur l’histoire de Pékin sont passablement en retard par rapport à celles qui concernent des villes plus récentes comme Shanghai, Wuhan ou Chongqing. Certes, quantité d’ouvrages sur les ruelles de Pékin, les hutong, ont été publiés, mais ils se limitent tous à une présentation de leurs noms, de leur histoire, des gens célèbres qui y ont vécu ou des anecdotes qui les concernent, sans s’intéresser à la vie des habitants ordinaires, à leurs souvenirs, leurs sentiments, alors que c’est justement eux qui composent le visage et l’âme de la ville.
Épaves, archéologie sous-marine et histoire de l’architecture navale
C’est en 1925 que le philologue et archéologue français Salomon Reinach (1858-1932), ancien directeur du musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, écrivit ces lignes révélatrices de la fascination exercée sur ce scientifique par la Méditerranée et son patrimoine archéologique sous-marin. Si elles gardent, quatre-vingt trois ans après avoir été rédigées, toute leur force évocatrice, il est certain, en revanche, qu’elles ne traduisent plus les réalités de la recherche actuelle, que celle-ci concerne la Méditerranée, l’Atlantique, le Pacifique, l’Océan Indien ou encore les Mers de Chine. En effet, les fonds sous-marins sont désormais facilement accessibles grâce aux progrès de la plongée autonome à l’air. En outre, les profondeurs d’intervention sont de plus en plus importantes (60 m est la limite des plongées professionnelles scientifiques à l’air dans le cadre de la législation française) avec le recours aux mélanges gazeux tels que le Trimix ou le Nitrox et, pour les très grandes profondeurs, avec l’utilisation d’engins sous-marins. De plus, le patrimoine archéologique sous-marin et subaquatique — celui des fleuves et des lacs — n’est pas seulement constitué par les épaves de l’Antiquité. Les vestiges d’aménagements portuaires, les sites de mouillage, les dépotoirs représentent d’autres éléments tout aussi significatifs de ce patrimoine immergé. S’agissant des épaves, ce ne sont pas seulement celles de l’Antiquité qui sont désormais fouillées et étudiées, mais également celles du Moyen Age et de l’époque moderne. [...]
Les peintures murales des Cinq Dynasties du grand antiquaire C. T. Loo
Au cours de l’été 2003, alors que l’on préparait l’édition du Catalogue complet des oeuvres remarquables conservées au musée du Palais impérial de Pékin, un lot de peintures oubliées depuis près '' d’un demi-siècle a été retrouvé. Il s’agissait de peintures murales de tombes Tang (618-907) et de temples datant des Cinq Dynasties (907-960), des Song (960-1279) et des Yuan (1279-1368). Parmi toutes ces oeuvres, celles provenant d’un temple des Cinq Dynasties avaient un intérêt tout particulier. L’une d’elles représentait le grand bodhisattva Guanyin, assis dans la position du lotus. Il y avait également trois autres bodhisattva de même taille, debout et présentant des offrandes. La beauté des couleurs, l’aisance du trait, la simpEcité des formes attestaient d’une grande maîtrise. Malheureusement, elles avaient toutes subi des restaurations plus ou moins importantes. En les voyant, j’eus immédiatement l’intuition qu’elles venaient du même monastère qu’un ensemble de peintures murales qui se trouvait à l’étranger depuis les années 1920. [...]
Le chamanisme ou l’art de gagner sa chance grâce à des partenaires imaginaires
L'étude anthropologique d’une forme archaïque de chamanisme, celle rencontrée dans les sociétés sibériennes vivant de chasse, permet-elle de comprendre la récurrence de faits visant à « attirer la chance » ou « écarter la malchance », dans d’autres contextes? Est-ce là un élément religieux irréductible ?
Les calendriers du IXe-Xe siècle et les almanachs d’aujourd’hui
Le contenu des calendriers traditionnels chinois s'est perpétué jusqu'au milieu du XXe siècle et ont eu une influence décisive sur l'ensemble de l'Asie orientale. Cette influence est demeurée ininterrompue en dehors de la Chine continentale, où les techniques calendaires et divinatoires, après les bouleversements de 1949, ont été sévérement critiquées et ont connu une brutale interruption de leur usage. Le contenu des calendriers qui était universellement connu est ainsi devenu inconnu aux chinois de Chine populaire, notamment pour les plus jeunes. Je ne suis pas une exception. De 1994 à 1995, grâce à l'invitation du Centre de promotion culturelle de Hong Kong, j'ai eu la chance et l'honneur de faire des recherches pendant trois mois sous la direction du professeur Rao Zongyi et ainsi de me pencher sur les almanachs de Hong Kong. En les comparant avec les calendriers de Dunhuang, j'ai été surpris de constater que leur contenu était pour tout ou partie identique, et qu'il m'était même possible sur la base des calendriers de Dunhuang de corriger les erreurs des calendriers contemporains. Pendant de nombreuses années, j'ai collectionné des almanachs couramment utilisés en Asie orientale afin de les étudier. Pour cela, j'ai obtenu l'aide du chercheur japonais Seo Tatsuhiko, du Singaporien Ku Cheng Mei, du Taïwanais Zongshan, de Lin Wushu de l'Université Sun Yatsen de Canton et de Wang Yucheng de l'Académie des sciences sociales de Chine. C'est grâce à eux que j'ai pu mener une recherche sur ce thème et profite donc de cette occasion pour leur exprimer ma gratitude. [...]
La structure urbaine du vieux Pékin et sa protection
Capitale sous les Ming et les Qing, Pékin est généralement reconnue comme la dernière réalisation classique de l’architecture urbaine chinoise. Elle a été érigée à l’emplacement de Dadu, ou Cambaluc, la « Grande Capitale » des Yuan. Xu Da, le fameux général du début des Ming, ramena la muraille nord à hauteur des portes Desheng et Anding en 1368, mais celle du sud (située sous les Yuan au niveau de l’avenue Chang’an) a dû attendre que la ville redevienne capitale, en 1419, pendant le règne de l’empereur Yongle, pour être déplacée sur la ligne qui relie les portes Zhengyang, Chongwen et Xuanwu. Les limites de ce qu’on appelle la ville intérieure étaient fixées. Le vieux Pékin n’a néanmoins trouvé son visage définitif que deux siècles plus tard, avec la construction de la ville extérieure en 1553, durant le règne de l’empereur Jiajing.
L’ imprimerie chinoise s’est-elle transmise en Occident ?
L’histoire du livre chinois naît dans les premières années du 20e siècle, avec les travaux fondateurs de Ye Dehui (Shulin qinghua, Propos purs sur la forêt des livres, préface de 1911) et de Shimada Kan (Kobun kyûsho kô, Etudes sur les livres anciens, 1905). Cette histoire se confond en réalité, et cela jusqu’à une période récente, avec une histoire des techniques de l’imprimerie chinoise, imprimerie par planches de bois gravées (xylographie), ainsi que par caractères mobiles de plusieurs matériaux (typographie). Cette direction est illustrée par l’ouvrage de Sun Yuxiu, Zhongguo tiaobanyuanhu kao ( Etude sur le développement de l’imprimerie en Chine, 1916), et même par celui de Thomas F. Carter, The invention of pnnting in China and its spread westirard (1925, réimpr. 1931, rééd. 1955) [ill. 1], Jusqu’à une période récente, l’approche n’a pas vraiment changé. Les spécialistes ont surtout concentré leur intérêt sur les techniques de reproduction et, parfois, sur les mérites respectifs des procédés extrême-orientaux et européens. Ce n’est que depuis quelques années qu’une nouvelle tendance se fait jour, qui traite d’une histoire du livre plus étendue et prend en compte le monde de l’édition. Depuis peu, sous l’influence de l’école française d’histoire du livre, représentée notamment par son fondateur, Henri-Jean Martin, et par Roger Chartier, les sinologues américains ont commencé de cultiver ce vaste champ de l’histoire du livre chinois, de sa production comme de ses usages.
Les objects liturgiques du taoïsme à la lumiére des récentes découvertes archéologiques
La religion taoïste tient une place trés importante clans la culture chinoise. Elle a pour base les croyances religieuses des époques Qin (221-206) et Han (206-220) et les doctrines de Laozi et Huangdi, et s’est développée par combinaison de ces dernières et d'éléments nouveaux. Le taoïsme est indépendant du confucianisme et du bouddhisme, et constitue à leurs côtés le troisiéme pilier de la culture traditionnelle chinoise. Les croyances, l’objectif à atteindre et les méthodes pour y parvenir sont nettement différents de ceux du confucianisme et du bouddhisme. Les nombreux vestiges que le taoïsme nous a laisés ont une originalité artistique incontestable, et attirent l’attention tant par leur contenu que par leur aspect. Les premiers savants qui ont initié des rcherches à ce sujet avaient déjà noté ces particularités. Ainsi, en 1919, le célèbre sinologue français Edouard Chavannes, dlans un long article intitulé «Le jet des dragons», a fait une étude approfondie sur une fiche en jade de 928, dont le style est très marqué. Cet article avait apporté un éclaircissement sur les images figurant sur cette fiche, ce qui avait ouvert une nouvelle voie à l'étude du taoïsme en y donnant un niveau d’approfondissement jamais atteint par le passé. [...]
Permanences et diversités du monastère bouddhique
Dans son expansion historique de l’Inde au Japon, le bouddhisme s’est établi dans des aires de cultures très différentes qu’il a plus ou moins profondément pénétrées, tout autant qu’il en a été localement façonné. Si un trait commun aux pays bouddhiques reste la présence de leurs monastères, ceux-ci ont également évolué dans une grande diversité, aussi bien dans leur organisation et leur fonctionnement que dans leur architecture dont les conceptions, les formes et les matériaux se sont adaptés aux traditions et aux techniques locales.
Une telle diversité ne permet pas de trouver une définition du monastère assez générale pour s’appliquer sans exception. La plus universellement acceptable serait : un lieu où résident des moines, mais déjà les monastères newar de Patan, au Népal, ne répondent plus à ce critère puisque qu’ils ne sont plus habités par une communauté. Pourtant, ils sont toujours considérés comme des monastères par les lignages bouddhiques qui habitent autour, en assurent le fonctionnement et dont les jeunes garçons viennent rituellement y passer quelques jours après une cérémonie d’initiation assimilée à une ordination temporaire. [...]
L' Étude des Contes: Ce que les contes nous apprennent sur l'homme
Dans la Grece ancienne, il y a deux mille cinq cents ans environ, les lettres se preoccupaient deja des mythes et des legendes. Comme les anciennes civilisations de Mesopotamie ou d'Egypte, les Grecs honoraient de multiples dieux et racontaient a leur sujet de nombreuses histoires. Les Grecs aimaient croire que dans un passe lointain, les hommes et les dieux avaient vecu plus proches les uns des autres et ils racontaient des legendes au sujet de heros - comme, par exemple, Promethee - qui n'etaient pas des dieux mais qui etaient tout de meme plus puissants que les etres humains Il aurait ete difficile aux intellectuels de l'antiquite grecque, et ensuite a ceux de l'empire romain, de rejeter entierement les croyances et les recits qui etaient intimement lies a leur culture. Cependant, il ne pouvaient pas non plus accepter tout a fait ces histoires invraisemblables et bizarres. Ils chercherent clone a se former une conception plus philosophique et plus abstraite des dieux en les debarrassant des faiblesses et des passions humaines que la mythologie leur attribuait. Ils chercherent egalement a donner un sens aux legendes apparemment absurdes qui entouraient les heros et les dieux. [...]
La céramique extrême-orientale à Julfar dans l’émirat de Ra’s al-Khaimah (XIVe-XVIe siècle), indicateur chronologique, économique et culturel
Ce qui subsiste de l’ancienne cité médiévale de Julfar s’étend sur la rive occidentale de la péninsule d’Oman, immédiatement au nord de la ville moderne de Ra’s al-Khaimah, dans l’émirat du même nom, aux Émirats Arabes Unis - De 1988 à 1995, dans le cadre d’un programme international de recherche sur la ville islamique, quatre missions archéologiques — une japonaise, une anglaise, une allemande et une française — ont travaillé à Julfar à l’invitation de la Direction des Antiquités et des Musées de Ra’s al-Khaimah. La mission française était dirigée par Mme Claire Hardy-Guilbert, directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique. Cette mission a mis au jour un matériel céramique extrême-oriental important dont l’étude a été confiée à Mme Marie-France Dupoizat et à moi-même. C’est ce matériel qui est présenté ici de façon succincte.
Réflexions sur l’occupation de l’espace dans le vieux Pékin
Les fonctions de la ville dans les sociétés anciennes et modernes présentent des similitudes et des différences qui s’expriment dans des structures urbaines particulières. L’occupation de l’espace à Pékin sous les dynasties Yuan, Ming et Qing apparaît comme l’émanation d’un régime centralisateur et autocratique, et plusieurs édifices révèlent par leur implantation comment ils servaient les différentes fonctions politique, économique, culturelle et sociale qui furent les leurs. Le choix des sites et le cadre dans lequel on édifia les bâtiments officiels de la capitale ont été influencés tant par l’environnement naturel que par des facteurs sociaux et culturels. Ainsi, autant dans la Zhongdu des Jin que dans la Cambaluc des Yuan, ou qu’à Pékin, capitale des Ming et des Qing, le micro-relief et le réseau hydrographique ont dès l’origine conditionné l’aménagement de la ville et décidé directement de son organisation spatiale, tout comme les stratégies politiques des dynasties successives et leurs façons d’administrer la capitale, ou encore les changements de statut des habitants et des ethnies résidant à Pékin ont marqué la ville de leur empreinte. Par ailleurs, la morphologie et l’organisation urbaines furent tributaires des conceptions traditionnelles de la pensée chinoise. L’emplacement et le plan de certains bâtiments n’ont pas été définis en raison de leur fonction réelle, mais d’après des règles héritées du passé, en accord avec les modèles culturels de la Chine, de sorte que la structure urbaine de Pékin, dans son évolution, n’a cessé de se renouveler. La structure territoriale de la ville, la vie de ses habitants et les transformations de la société urbaine sont étroitement liées ; elles ont produit une structure spatio-culturelle propre à Pékin.
Protection du patrimoine architectural, urbain et paysager en France
Responsable de l’Observatoire de l’architecture de la Chine contemporaine Ministère de la culture et de la communication La France et la Chine ont en commun de disposer d’un patrimoine d’une grande richesse : patrimoine architectural remarquable des villes et patrimoine architectural du quotidien. Sa qualité est liée au savoir-faire des hommes, au choix des sites et aux transformations successives que l’usage a imposé. Je commencerai par identifier brièvement les points communs et les différences entre les deux pays, puis j’évoquerai l’apparente contradiction entre patrimoine et modernité, avant d’exposer les principales étapes de la législation en France, les procédures et les compétences humaines nécessaires à l’application d’une véritable politique de mise en valeur durable des sites et des centres anciens.